Nous avons effectué un sondage auprès des Romands pour connaître leur pratique de tri des déchets organiques de cuisine. Les résultats révèlent un important manque de connaissance sur cette filière de recyclage.
Pas assez de tri, trop de plastique : tel est le constat de la filière du recyclage des déchets organiques de cuisine en Suisse romande. Trop de personnes jettent encore les déchets alimentaires à la poubelle, ou alors les placent dans les containers dédiés avec des sacs plastique et autres emballages. Or, s’ils sont correctement triés et collectés, les déchets alimentaires peuvent connaître une seconde vie par la transformation en engrais ou en biogaz, au lieu de finir incinérés. La présence d’intrus pollue donc les produits finaux tels que le compost, réutilisé dans l’agriculture. A noter qu’une partie des aliments jetés pourraient encore être consommés, ce qui alerte aussi sur la nécessité de réduire le gaspillage alimentaire.
COSEDEC a lancé un sondage par l’intermédiaire de MIS Trend pour connaître les pratiques de tri des déchets alimentaires en Suisse romande. Les résultats révèlent un grand manque de connaissance sur ce qu’il se passe après le tri : 33% des sondés disent ne pas savoir ce qu’il advient de la matière triée, 51% prétendent vaguement savoir. De plus, 45% des personnes ne savent pas si les déchets organiques sont retriés après le passage du camion et 25% affirment que c’est le cas.
Partant de cette idée, on peut « comprendre » que certaines personnes se permettent de jeter des sacs plastiques avec la matière organique. Si la plupart des gens semblent suivre correctement les consignes, il subsiste toujours une petite partie de la population qui, par méconnaissance ou par flemme, commet des erreurs de tri. D’ailleurs, 5% des répondants avouent déverser leurs déchets organiques dans le conteneur en les abandonnant dans un sac plastique. Ils ne sont pas nombreux mais leur geste est lourd de conséquences.
Savez-vous comment les déchets organiques sont traités, à quoi vont-ils servir après la collecte?
Confusion autour des sacs
Le sondage révèle également une confusion autour du type de sac à utiliser. Compostables, biodégradables, réutilisables ou recyclés : difficile de s’y retrouver au milieu de tous les types de sacs disponibles sur le marché. Si 75% des répondants disent être capables de reconnaître les sacs dits « compostables », 44% des citoyens pensent qu’un sac biodégradable peut être mis dans le conteneur des biodéchets. Or, seuls les sacs compostables se décomposent durant le processus de méthanisation, à condition de surcroît que celui-ci se fasse de manière industrielle et non artisanale.
Des aliments encore emballés sont trop souvent jetés dans le container à déchets alimentaires.
Des citoyens prêts à faire le pas
Parmi les citoyens ne triant pas ou peu les déchets organiques, 32% seraient prêts à le faire si une collecte de proximité était mise en place. La gestion des odeurs est également un obstacle pour une bonne partie d’entre eux. Selon l’Ordonnance sur la limitation et élimination des déchets, la valorisation des biodéchets est obligatoire. Les communes devraient donc collecter les déchets organiques des ménages et ces derniers semblent prêts à se lancer si un système pratique est mis en place.
Éléments essentiels de la valorisation des déchets en Suisse, les déchets organiques de cuisine représentent une matière première de grande valeur, que ce soit pour la production d’énergie ou de produits agricoles. Un grand potentiel subsiste toutefois pour généraliser le tri et améliorer leur qualité. Afin de contribuer à changer la situation, COSEDEC va prochainement lancer une campagne de sensibilisation qui se fera en collaboration avec des communes romandes intéressées à améliorer le tri et la collecte des déchets alimentaires sur leur territoire.
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